Végéta-rien
15. April 2023 • 3 Minuten
Voici quelques anecdotes sur la difficulté de trouver un repas sans viande dans la France rurale. Plus précisément entre Genève et Lyon, le long de la piste cyclable ViaRhôna .
Tout a commencé dans un petit restaurant où nous avions demandé à la serveuse s’il n’y avait pas d’option végétarienne:
Malheureusement, ce genre de maladresse avec le sujet n’était pas un cas isolé. Mais plustôt la règle. Heureusement nous avons vite compris que la meilleure façon d’éviter plus de frustration c’est de le prendre avec humour.
Souvent il n’y avait même pas un seul plat sans viande sur le menu. Pire encore, certains plats étaient même spécialement indiqués comme «pour les viandards»:
D’accord, mais dans ce cas, il était sûrement possible de trouver quelque chose sans viande dans une boulangerie ou un supermarché ?
Pas si facile ! Parce qu’apparemment, en France, le jambon est considéré comme un aliment de base. Presque tout contient du jambon:
Au moins quelques-uns pensaient savoir ce que voulait dire «végétarien». Par exemple, il y avait cet épisode avec un cuisinier qui a eu la gentillesse de nous préparer un repas “végétarien” à emporter parce que son restaurant (le seul dans ce coin du village) était déjà complet:
J’ai été surpris de voir combien de Français(es) pensent que les végétariens mangent du poisson. Il semble que l’on confonde aussi souvent “végétarien” et “végétalien”.
Après quelques expériences de ce genre, notre attitude a un peu basculé dans le cynisme 🤷♂️:
Qu’est-ce que ça dit sur une région si la seule vraie option pour obtenir facilement de la nourriture sans viande, c’est une chaîne fastfood américaine ?
Je ne suis pas sûr de l’explication dans le cas specifique de la France mais ce déficit dans la gastronomie française m’a rappelé un passage du texte «Sie lieben Fleisch und Käse? Das lässt sich ändern» du magazine en ligne Republik (en allemand):
Restaurants, wie wir sie heute kennen, sind eine moderne Erfindung – stark geprägt von der französischen Küche, die bis in die jüngste Vergangenheit als die beste der Welt galt, 200 Jahre lang den guten Geschmack vorgab und sehr fleischlastig ist. Als «Tyrannei des Fleisches in brauner Sosse» bezeichnete 2019 eine amerikanische Journalistin die französische Gastronomie: «Paté, gefolgt von nichts anderem als Entrecôte, Entrecôte, Entrecôte. Und gelegentlich Lammbraten, Entenbrust. Keine nennenswerte Gemüsebeilage.»
Die französische Küche hat das westliche Verständnis von exzellentem Essen geprägt. Zu ihrem Mythos hat aber auch beigetragen, dass sie für die allermeisten Menschen unerreichbar war. Fleisch war teurer: Unsere Grosseltern sprachen noch vom Sonntagsbraten und der Weihnachtsgans, die Bratwurst wurde geteilt, der Vater erhielt die Hälfte, Mutter und Kinder den Rest. Seit das Steak aber nicht mehr eigenhändig aus der Kuh herausgeschnitten werden muss, sondern das Tier im Schlachthaus abseits der Zivilisation erlegt und abgepackt im Kühlregal gekauft werden kann, ist es ein Massenprodukt. Jeden Tag Festessen. Und je wohlhabender eine Gesellschaft und je billiger das Fleisch, desto höher der Konsum.
La cuisine française continue de disposer d’un énorme pouvoir de rayonnement. Je suis sûr que son personnel est plus que capable de préparer des plats savoureux sans viande. Lors de notre voyage, certains cuisiniers ont d’ailleurs réussi à le faire tip-top sur demande.
Alors, allons-y, cher(e)s ami(e)s français(es). On peut aussi manger de bons plats sans exploiter les animaux. C’est parti !